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Libération
Enquête

Affaire Tapie. Le Guéant manitou ?

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Les rendez-vous secrets entre l’homme d’affaires et le bras droit de Nicolas Sarkozy, leur correspondance et les déclarations des protagonistes… «Libé» a décortiqué le dossier judiciaire pour reconstituer un scandale où plane l’ombre de l’ex-président.
publié le 20 septembre 2013 à 21h36

C'était le 27 février. Les trois juges d'instruction et les policiers en charge de l'affaire Tapie perquisitionnent au cabinet de l'avocat Claude Guéant. Dans son bureau, ils saisissent un article du Monde sur le sujet, des notes manuscrites sur l'audition par la Cour de justice de la République de Jean-François Rocchi, ex-patron du CDR (l'organisme public qui a mené l'arbitrage du litige entre Bernard Tapie et l'ex-Crédit lyonnais), et enfin une fiche sur laquelle Guéant a écrit ces mots : «Affaire arbitrage Tapie que dire ?» Preuve que l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy à l'Elysée continue à suivre le dossier de très près et qu'il redoute depuis longtemps d'être rattrapé par le scandale.

Plusieurs protagonistes (Rocchi, Tapie et son avocat, Maurice Lantourne, l'arbitre Pierre Estoup, Stéphane Richard, ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy) ont déjà été mis en examen pour «escroquerie en bande organisée». C'est au tour de Guéant d'être dans le collimateur. Les juges le soupçonnent d'avoir favorisé Tapie lors de l'arbitrage qui a condamné l'Etat à payer 405 millions d'euros dans l'affaire Adidas-Crédit lyonnais, l'homme d'affaires récupérant plus de 300 millions. De sources concordantes, Guéant devrait bientôt être auditionné.

L'ancien secrétaire général de l'Elysée a déjà clamé son innocence, en mars, sur RTL :«L'Elysée était au courant [pour l'arbitrage, ndlr], mais c'est le ministère des Finances qui a décidé.»