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Libération
chronique «aux petits soins»

Eric Kariger «C’est aussi une souffrance pour moi de le voir partir»

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Vincent Lambertdossier
publié le 23 septembre 2013 à 19h26

«Pour avancer, il faut être deux», lâche le Dr Eric Kariger. C'est à la fin de cette semaine que va se tenir une réunion de tous les proches de Vincent Lambert, ce jeune infirmier dans un coma végétatif profond. Il est dans cet état depuis près de cinq ans. Ce printemps, l'équipe de soins palliatifs du CHU de Reims avait décidé, comme le permettait la loi Leonetti, de cesser le traitement, l'alimentation et l'hydratation. «Pour moi, nous disait alors le Dr Kariger , il fallait arrêter. Lorsque Vincent avait encore un peu de conscience, il avait manifesté des oppositions claires aux soins.» De plus, selon plusieurs témoignages, il avait expliqué que, s'il se retrouvait dans cet état, il ne voudrait pas vivre. Enfin, sa femme, comme six de ses huit frères et sœurs, demandaient que l'on arrête.

«Et on a arrêté, alors, l'alimentation et l'hydratation. Mais j'ai fait une erreur : avant de prendre la décision, j'aurais dû en parler aux parents», lâche le médecin. Des parents qui, venant un jour rendre visite à Vincent et surpris de voir l'arrêt de tout traitement, ont saisi la justice. Laquelle a alors demandé à l'équipe médicale de surseoir à la décision. Depuis ? «Nous avons décidé de laisser un peu de temps, quelques mois, et qu'en septembre on en rediscuterait tous.» On y est. Et, toujours, cette même interrogation : qui doit décider ? Le médecin ? L'épouse, les parents ? «Ce qui avait été décisif,