«Les dépenses de l’Etat vont baisser en 2014, une première depuis ces trente ou quarante dernières années»
François Hollande, le 15 septembre sur TF1.
INTOX. C'est un refrain qu'on entend depuis trois ans quand vient l'automne et le débat budgétaire : l'an prochain, répète l'exécutif, la baisse des dépenses publiques sera «historique». Cette année ne déroge pas à la règle. Sur TF1, le 15 septembre, François Hollande s'est félicité : «Les dépenses de l'Etat vont baisser en 2014, une première depuis ces trente ou quarante dernières années.» Trois jours plus tôt, Jean-Marc Ayrault affirmait, lui, que le montant des économies annoncées - 15 milliards - était «sans précédent».
DESINTOX. Ces satisfecit amènent quelques réserves. Et d'abord celle-ci : les 15 milliards d'économies font-ils bien 15 milliards ? Il y a débat. Explication : quand le gouvernement parle d'«économies», il parle non pas d'une baisse en valeur absolue, mais d'une progression des dépenses inférieures à ce qu'elle aurait été si on les avait laissées croître à leur rythme «naturel». Cela ne signifie pas que les économies sont virtuelles. Certains postes de dépenses croissent mécaniquement (en raison de l'inflation par exemple), et la stabilisation de l'ensemble implique des coupes bien réelles. En revanche, le volume des économies affichées est fonction du scénario tendanciel qu'on choisit comme référence. Et il y a sur le sujet de légères divergences entre l'Etat et la Cour des comptes. Sur le champ des dépenses de l'Etat (hor