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Interview

Pécresse : «Nicolas Sarkozy n’a pas perdu parce qu’il était trop à droite»

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Alors que l’UMP tient sa journée parlementaire, l’ex-ministre analyse de façon «critique» le quinquennat passé.
19-09-13. Valerie Pécresse. Paris Paris, le 19 septembre 2013 Portrait de Valérie Pécresse, secrétaire génèrale délèguée à l' UMP. Commande 2013 1046 (Edouard Caupeil)
publié le 23 septembre 2013 à 21h06
(mis à jour le 24 septembre 2013 à 10h22)

En publiant Voulez-vous vraiment sortir de la crise ?, Valérie Pécresse a franchi le pas de l’inventaire, qu’elle assure être un«examen critique et lucide» du sarkozysme. Martelant qu’il faut travailler plus et dépenser moins, l’ex-ministre enjoint l’UMP à faire plus de pédagogie. Le triomphe de Merkel la renforce dans sa conviction que les électeurs récompensent «ceux qui vont jusqu’au bout des réformes». Et quand on lui fait remarquer qu’elle est peut-être un peu trop lisse pour faire rêver les électeurs, qu’il lui manque ce grain de folie habitant les grands fauves politiques, la sage Pécresse proteste : «Et Merkel, vous croyez qu’elle a un grain de folie !» De là à se prendre pour une Merkel française, il y a encore un pas que la députée UMP, candidate à la présidence de la région Ile-de-France, se garde bien de franchir.

Merkel a dit d’elle-même : «Je suis un exemple intéressant de modèle féminin.» Est-elle un modèle pour vous ?

Elle donne une bonne image de la femme en politique : très soucieuse de l’intérêt général, totalement dévouée à sa tâche. Il nous faudrait un ou une Merkel en France. Un réformateur serein et déterminé, qui va jusqu’au bout. Ce qui est extraordinaire en Allemagne, c’est la pérennité du pouvoir qui permet de mener des politiques de long terme. Et non, comme en France, une politique de yo-yo d’une alternance à l’autre.

Pour y arriver, elle a dû tuer le père, Kohl, et toute la génération qui voulait lui succéder. Un modèle, là encore ?

Il y a un moment où il faut savoir s’affirmer. Mais j’ai du mal aujourd’hui à envisager la conquête du pouvoir sans la lier au débat d’idées. Les électeurs - surtout ceux de l’UMP - sont plus que lassés des querell