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Libération
TRIBUNE

Quand des députés de la République légitiment le permis de tuer

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Des responsables de la Gauche forte dénoncent la virulence des attaques dont les institutions garantes du respect de l’ordre font l’objet.
(Dessin Alain Brillon)
par Yann Galut, Député PS du Cher, Mehdi Thomas Allal, délégué général de la Gauche forte et Patricia Schillinger, Sénatrice PS du Haut-Rhin, cofondateurs de la Gauche forte
publié le 23 septembre 2013 à 12h35

«L’affaire du bijoutier de Nice» en dit long sur l’état de notre société et les comportements inacceptables de l’UMP «buissonnisée».

Un fait divers devenu viral

Le fait divers dramatique occupe ainsi la première place dès le soir du 11 septembre, avec des reportages sur toutes les chaînes nationales et d’information continue, un duplex organisé devant le commissariat, un microtrottoir où la colère des habitants est filmée, un sujet sur les braquages de bijouterie, une reconstitution en 3D de la scène du crime…

L’effet boule de neige est indéniable. La complexité de l’affaire n’a pas toujours été abordée les premiers jours, l’aspect émotionnel et le point de vue du bijoutier faisant l’objet d’une mise en valeur particulière : témoignages de bijoutiers braqués le jeudi, puis le vendredi soir — dont le trouble face à leur souvenir des faits ne pouvait que susciter l’empathie —, analyse des faibles «risques» de peines encourues par le bijoutier... Tout conduisait le téléspectateur à s’identifier à cet artisan, qui n’aurait fait que réagir légitimement à une agression très violente.

Le second temps de la manifestation du soutien, viral, se fait via Facebook. Un jour après les faits, vers 15 heures, ils sont déjà 50 000. Quelques heures plus tard, 100 000 ; le lendemain soir 700 000 ; le surlendemain, la barre du million est franchie. Depuis, cette croissance, qui était exponentielle pendant 72 heures, s’est nettement ralentie mais le nombre de «j’aime» continue d’aug