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Le politologue Pierre Martin, guide électoral du Premier ministre

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Le discret chercheur du CNRS qui a conseillé les ténors du PS a l’oreille de Jean-Marc Ayrault.
Pierre Martin, 58 ans, sur le campus de Saint-Martin d'Hères (Isère). (Photo Pablo Chignard pour Libération)
publié le 24 septembre 2013 à 23h07

Le premier coup de fil de Jean-Marc Ayrault, au lendemain de l'éprouvante législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, ex-fief de Jérôme Cahuzac, a été pour lui. Pierre Martin, politologue au CNRS et discret conseiller ès élections du Premier ministre. «Ayrault était inquiet, raconte ce visiteur régulier de Matignon. Il voulait savoir pourquoi des commentateurs continuaient de prétendre que le front républicain était mort, alors même que le candidat FN avait été battu. Je lui ai répondu que je me préoccupais davantage d'expliquer la réalité plutôt que d'essayer de comprendre pourquoi les autres se trompaient.» Message reçu : une heure plus tard, devant ministres et responsables socialistes réunis à Matignon, le chef du gouvernement réaffirme que, contre le FN, la ligne du PS reste le front républicain.

De son «influence», Pierre Martin, 58 ans, parle sans forfanterie. Ce chercheur décalé, au point de refuser le téléphone portable, sait qu'elle tient tout entière dans ses analyses dénuées de complaisance. «Un proche de Pierre Mauroy m'a un jour reproché la démission du poste de premier secrétaire du PS de son patron, raconte-t-il. J'avais pronostiqué à Mauroy une catastrophe pour le PS aux régionales de 1992. A ses collaborateurs de l'époque, il aurait alors confié ne pas vouloir endosser une débâcle qui, par la suite, s'est avérée !»

Oracle. Du crédit que lui accordent les politiques, Martin tire de la s