Et Manuel Valls parla. Les propos du ministre de l'Intérieur, assurant que seule une minorité de Roms veut s'intégrer en France, ont atterri à l'heure du café à Bordeaux, où les socialistes bouclaient mardi leurs journées parlementaires. Et comme à chacune des sorties du locataire de la place Beauvau, ça s'est enflammé dans les rangs du PS : les auto-proclamés «réalistes» d'un côté, les défenseurs des «principes de gauche» de l'autre.
Député des Français de l'étranger, Pouria Amirshahi appartient à la deuxième catégorie. Pour lui, le ministre de l'Intérieur «fait de l'idéologie» quand il déclare qu'il est «illusoire de penser qu'on règlera le problème des populations roms à travers uniquement l'insertion». Avec ce genre de propos, «on nourrit de mauvais instincts», balance le parlementaire, brandissant son passé de travailleur social comme vademecum. «Un ministre a le droit de dire ce qu'il pense, un député aussi. Je me tiens éloigné de ces thèses qui, sous couvert de bon sens vilipendent et stigmatisent», poursuit-il. «Quand la gauche perd ses fondamentaux, elle perd tout court», lâche un pilier de la majorité les dents serrés.
«Attention à nos mots»
A quelques mètres sur les dalles de marbre du Palais des congrès, Olivier Faure, député de Seine-et-Marne se fait happer par une forêt