C’est une vaste opération de déminage - à la hauteur de la rancœur accumulée - à laquelle s’est attelé, depuis de longues semaines, l’Elysée. Le but : permettre à François Hollande de revenir aujourd’hui dans l’usine d’ArcelorMittal de Florange, en Lorraine. Un an et demi après sa première visite où, du haut d’une camionnette, le candidat socialiste avait redonné espoir à des salariés qui se battaient contre la fermeture programmée des hauts fourneaux.
Et surtout dix mois après la fin d’une éprouvante crise gouvernementale, qui avait conduit Jean-Marc Ayrault à rejeter le scénario d’une reprise du site, défendue à l’époque par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Contre la promesse d’aucun licenciement sec (mais 629 reclassements) et d’un investissement de 180 millions d’euros, le gouvernement avait accepté la fermeture des hauts fourneaux, provoquant un profond sentiment de trahison chez les organisations syndicales.
«Risque zéro». Ce retour à Florange de François Hollande, maintes fois programmé et autant de fois repoussé, est-il encore à haut risque ? Dans l'entourage du chef de l'Etat, on assure que si «le risque zéro n'existe pas, il ne devrait pas y avoir d'altercation. Les organisations syndicales sont responsables». Au pire, dit-on à l'Elysée, il peut se produire une interpellation du président de la République, qui tournera en boucle le soir sur les chaînes de télévision. Comme celle du badaud qui ava