Son nom figure au milieu des vingt secrétaires nationaux du Parti de gauche (PG), entre celui qui se consacre «aux réalités concrètes et à la gauche par l'exemple» et celui chargé de «la bataille idéologique». On comprend qu'Eric Coquerel, «secrétaire national aux relations unitaires», fasse court quand il se présente loin des oreilles des camarades : «En gros, je suis le numéro 2 du PG et je mets de l'huile dans les rouages.» Jean-Luc Mélenchon aurait deux bras droits, et il en est un.
Pour sa défense lors du procès pour individualisme qui l'attend au PG, précisons que Coquerel ne sacrifie à ces simplifications qu'en présence de profanes qui n'ont pas compris que le chef, ça n'existe pas, au Parti de gauche. «Jean-Luc» lui-même n'est-il pas coprésident, même s'il vole un peu la vedette à la coprésidente Martine Billard ? Au PG, le dogme est le «collectif», on n'aime pas qu'une tête dépasse, surtout à l'extérieur. Pareil au Front de gauche, que Coquerel est fier d'avoir «participé» à fonder. Ancien de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), il «adhère à fond» au collectif : «Sinon, il y aurait longtemps que je serais au PS, où la seule vision de la politique est carriériste.» Les autres secrétaires nationaux saluent sa modestie, son dévouement et même «son abnégation». «C'est un artisan, un facilitateur, il fait preuve d'humilité», approuve Danielle Simonnet. «La cheville ouvrière