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EDITORIAL

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publié le 29 septembre 2013 à 21h26

Ceux qui le côtoient tous les jours l’assurent. François Hollande a de l’autorité. Il sait se montrer tranchant même, faire des choix compliqués. Il sait décider, tout simplement. Ceux qui le côtoient moins - en l’occurrence les Français - ont pourtant l’image inverse. Celle d’un président qui a du mal à imprimer sa politique, à part peut-être dans le domaine international. Le résultat est connu. Une série de couacs, une impression de cacophonie généralisée, avec un Premier ministre soudain dans l’obligation - presque malgré lui et souvent à retardement - d’assumer les arbitrages de l’Elysée. Du coup, parce que la nature a horreur du vide, chacun peut livrer sa vérité. L’entourage du Président, déterminé à théoriser les approximations, comme l’opposition, toujours prompte à clouer au pilori le chef de l’Etat par seul réflexe politicien.

Mais il y a là un enjeu qui dépasse la communication politique. En temps de crise et à quelques mois des municipales, François Hollande se doit de montrer le cap, d’affirmer haut et fort sa ligne, de défendre ses orientations fiscales et économiques. Sous peine de ne pas échapper à un vote sanction qui pourrait profiter à l’extrême droite et faire très mal à la gauche. De l’autre côté de l’Atlantique, Barack Obama, qui a lui aussi connu un premier mandat délicat, avait pris l’habitude de faire le tour de l’Amérique pour soutenir ses initiatives et convaincre l’opinion. L’idée n’est peut-être pas si mauvaise pour François Hollande. Un tour de F