Les automnes se suivent et ne se ressemblent pas à Matignon. A la rentrée 2012, Jean-Marc Ayrault s’essaie au rôle de Père Fouettard, passe des savons à ses ministres dès qu’un de leurs mots dépareille, sermonne à tout va. Un an et pas mal de hoquets au sein de l’exécutif plus tard, le Premier ministre a changé, d’attitude et de ton.
S'installant dans les creux du discours présidentiel, le chef du gouvernement se charge d'assumer, sans crever l'écran pour autant. Il démine, insiste, souligne : «C 'est le Stabilo du gouvernement», résume Jean-Christophe Cambadélis. «Il prend une place autonome» dans le dispositif, se réjouit le député de Loire-Atlantique Dominique Raimbourg.
«Cash». Cette dichotomie de parole publique et, partant, d'autorité vient d'exploser au grand jour sur la fiscalité. Les impôts, «c'est beaucoup, donc ça devient trop», lâche le chef de l'Etat mi-septembre avant de laisser penser que la «pause fiscale» qu'il a lui même conceptualisée est pour 2014. Moins de 48 heures plus tard, le Premier ministre ravaude la parole présidentielle - pas de pause avant 2015 - et la semaine dernière, devant les parlementaires socialistes à Bordeaux, il se lance dans un credo fiscal à la première personne du singulier : «Oui, j'assume d'avoir été obligé d'augmenter les impôts.» La conclusion de son discours est adressée à ses troupes mais semble valoir aussi pour l'échelon