François Bayrou a endossé ses habits d'opposant à François Hollande pour mieux revêtir ceux de nouvel ami de Jean-Louis Borloo, le président de l'UDI, la formation de centre droit. Hier, lors de son discours de clôture de l'université de rentrée du Modem à Guidel (Morbihan), l'ancien candidat à la présidentielle a dénoncé le manque de «courage» de l'actuel locataire de l'Elysée, en prenant comme contre-exemple celui d'Angela Merkel. Reconduite comme chancelière, la dirigeante allemande a démontré, selon François Bayrou, que «le courage et le soutien populaire peuvent aller ensemble. C'est quand vous renoncez au courage que vous deviendrez léger et inconséquent et c'est alors que vous deviendrez impopulaire».
«Rustines». Le président du Modem, qui avait appelé à voter pour François Hollande «à titre personnel» entre les deux tours de la présidentielle, a martelé devant près de 800 militants sa déception. «Il avait dit : "je serai social-démocrate, je serai réformiste." Les promesses ont été oubliées et le président de la République n'est pas au rendez-vous», a chargé le leader centriste, dénonçant au passage «une réforme des retraites où l'on a usé de rustines». Bayrou a cru, assure-t-il, que François Hollande pouvait être «différent de son parti. Je n'avais pas anticipé que l'action publique serait à ce point centrée sur le PS, ses courants, ses alliés, ses satellites et ses états d'âme»