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Billet

Com' à la gomme

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Nicolas Demorand par Stefano.
publié le 3 octobre 2013 à 12h25

Sous la présidence Sarkozy, la communication politique prétendait devenir une science dure et d'autant plus subtile qu'elle ne dictait pas les articles aux journalistes, cette époque est révolue, mais imposait thèmes, agendas, feux et contre-feux dont l'exécutif savait pertinemment qu'ils constitueraient autant de «bons sujets» pour les médias, accrocheraient la une des quotidiens et des JT, donneraient une matière inépuisable aux éditorialistes et aux émissions de polémistes. Evidemment, les machines les mieux huilées se dérèglent et ce quinquennat connut son lot de «couacs», comme on commença à les appeler à l'époque. En parallèle, le regard des journalistes s'aiguisait et l'ensemble de la profession développa un savoir critique qui lui permettait de repérer, dans le «Sarkoshow», les grosses ficelles autrefois invisibles du storytelling. (Dessin de Stefano)

Puis vint François Hollande. Changement de président mais pas d’époque : s’il est facile de supprimer le bouclier fiscal, il est autrement plus compliqué, sans doute désormais impossible, de sortir de la «vidéocratie» telle qu’elle fut mise en œuvre par Nicolas Sarkozy en France. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de théoriser une autre forme de parole présidentielle, des modalités nouvelles de communication sur l’action du gouvernement. Résultat, à l’heure de l’info en continu et de Twitter : un sentiment de flottement permanent, des réformes si mal défendues qu’elles produisent de l’inquiétude, une cacophonie i