La défaite de mai 2012 n'a pas sonné sa disgrâce. Entre Patrick Buisson, politologue biberonné à l'idéologie d'extrême droite avant de rejoindre sur le tard des rivages plus républicains, et Nicolas Sarkozy, à qui le conseiller souffla ses transgressions les plus violentes, les liens ne se distendent pas. Les deux hommes se voient souvent. A deux reprises depuis la rentrée, peu avant deux déplacements de Nicolas Sarkozy : en Haute-Savoie le 18 septembre, puis à Nice le 27 septembre. Certains, à l'UMP, y voient plus qu'une coïncidence : l'influence persistante de l'ancien directeur de Minute et de Valeurs actuelles sur le très actif retraité de la rue de Miromesnil. De fait, leurs rencontres sont à thème quasi unique : réfléchir aux moyens pour le président déchu d'exister toujours. Avec, côté Buisson, un objectif qu'il affirme à Libération : «Foutre les socialistes dehors.»
Ces rendez-vous, Nicolas Sarkozy n'en fait pas étalage - «il voit Buisson parmi d'autres», insiste une proche. Patrick Buisson, lui, s'en prévaut. Façon de contenir l'hostilité déclarée, depuis mai 2012, des humanistes et gaullistes de l'UMP. Et de ménager ses entrées. Ni les sarkozystes historiques ni les durs de l'UMP ne se désintéressent tout à fait de qui a l'oreille de l'ex-leader de la droite. De l'idéologue contesté du précédent quinquennat, l'ancien ministre de l'Identité nationale Brice Hortefeux dit «partager les idées sur la nécessité du régalien», même s'