Puisque Pascal est mort vendredi, ce sera sa dernière accroche dans Libération. «Un authentique socialiste est mort. Un homme au socialisme chevillé au cœur et ancré au corps», écrivait-il début juin. Le décès de Pierre Mauroy, le premier Premier ministre de François Mitterrand, l'avait ému. Déjà affaibli par les métastases au bas du dos mais bien droit dans son fauteuil, il venait quelques heures par jour travailler. Pascal Virot, 56 ans, était un authentique journaliste politique. Numéro de carte de presse 45 700. En privé, François Hollande confiait vendredi : «Ça me peine beaucoup, je le connaissais depuis trente ans […]. J'appréciais son calme, sa rigueur et son sourire.»
Pascal était discret mais pas distant. Silencieux mais attentif aux autres, affectueux pour certains. Il avait un côté old school, «une silhouette RDA» plaisantent des collègues en se remémorant «sa Logan bleue qu'il avait ensuite troquée pour une rouge». Corseté été comme hiver dans des chemisettes pastel à manches courtes et des pantalons au pli de légionnaire, Pascal était bien décidé à montrer que les bonnes manières n'étaient pas négociables. Parce qu'il aimait bien se comporter à l'ancienne. Parce qu'il fallait que le message passe : «On a beau être à Libé, ne comptez pas sur moi pour jouer au cool.» «Il y avait quelque chose de glacé en lui qui le rendait extrêmement secret, extrêmement courtois et jovial. Il avait l'air