Avec l'ajournement, en juin, de la réforme du Conseil supérieur de la magistrature, c'est le dernier volet encore en discussion de la révision constitutionnelle annoncée par François Hollande qui a été reporté sine die. On peut le regretter ou tenter une autre voie. En s'interrogeant d'abord sur l'incapacité qui est la nôtre, à droite comme à gauche, de transcender nos divergences idéologiques sur des sujets qui pourraient faire consensus comme les institutions. Alors qu'en 2008 la majorité de l'époque reprochait à l'opposition son rejet a priori de toutes les réformes proposées par Sarkozy, elle reproduit, aujourd'hui dans l'opposition, le même comportement à l'égard des propositions de Hollande.
Pourrons-nous sortir un jour de ce jeu de rôles qui exaspère et désespère les Français ? Des Français de plus en plus lucides sur la vie politique, ses postures et ses impostures, comme le montre l’augmentation inquiétante de l’abstention électorale et du vote extrémiste.
Ce blocage trouve en fait une partie de son origine dans le bipartisme né du texte même qu’il s’agit de modifier et de la pratique qui en découle. Alors, pour une fois, pourquoi ne pas essayer de surmonter nos réticences et de bousculer nos habitudes ? Imaginons une commission bicamérale, composée à parité de députés et de sénateurs, de la majorité comme de l’opposition, une commission qui prendrait le temps de réfléchir dans la durée, sans se soucier des échéances électorales, à toutes les questions instit