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Après Brignoles, le PS face à un «problème de déni collectif»

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Eliminés au premier tour de la cantonale partielle de dimanche, les socialistes appellent à faire barrage au FN. Et, pour certains, à un changement de cap.
A la permanence du Front national, à Brignoles, la semaine dernière. (Photo Franco Zecchin)
publié le 7 octobre 2013 à 21h46

D'une partielle perdue à l'autre, il y a quand même des choses qui changent au Parti socialiste. Hier, après l'élimination de la gauche dès le premier tour de l'élection cantonale partielle de Brignoles (Var), où le Front national est en mesure de l'emporter dimanche prochain, plus aucune voix ne s'élevait pour appeler à la formation d'un «front républicain». Décriée comme faisant le jeu du parti de Marine Le Pen, qui s'en servait pour taper sur l'«UMPS», l'expression disparaît du lexique socialiste. Désormais, au PS, du premier secrétaire, Harlem Désir, aux ministres Michel Sapin et Vincent Peillon en passant par David Assouline, porte-parole du parti, on appelle à «faire barrage au FN».

Mais à part ce glissement sémantique, l'analyse électorale servie en mars et en juin - quand les candidats PS se sont fait sortir dès le premier tour des législatives partielles dans l'Oise et le Lot-et-Garonne - n'a pas bougé d'un iota et peut se résumer en quatre points. Il ne faut pas tirer de conséquences nationales d'un scrutin local, le FN ne progresse pas tant que ça en nombre de voix, la gauche ne doit pas partir en ordre dispersé et doit mieux mobiliser. Un peu court ? Cette doctrine officielle fait sortir de ses gonds l'un des ténors du parti : «On a quand même un gros problème de déni collectif. On peut se rassurer à bon compte, recompter les voix du FN, renvoyer la faute sur nos alliés, mais le vrai souci c'est que nous, on est éliminés à chaque élection.»