Peut-on rappeler l’évidence ? Le premier tour d’une cantonale partielle n’est pas le second tour d’une présidentielle. Comparer l’incomparable, tirer des leçons définitives d’un scrutin local ayant peu mobilisé pour les extrapoler à l’échelle nationale n’a donc pas de sens, sauf pour le FN qui ne s’en prive évidemment pas et transforme l’événement en symbole, en nouveau signe avant-coureur du tsunami «bleu marine».
Mais revenons à l’essentiel et restons sur place, dans cette région de France, ce laboratoire. S’y joue, scrutin après scrutin, sondage après sondage, le rapprochement de la droite et de l’extrême droite, via le mélange d’électorats qui ne voient plus pourquoi des digues sépareraient ces deux familles idéologiques. Si les électeurs le pensent, le disent, le revendiquent, que doivent faire les dirigeants nationaux, par exemple ceux de l’UMP : suivre les mouvements tectoniques de leur électorat local ou leur conscience ? Faire dans la droite décomplexée pour ne pas se faire balayer aux élections, ce qui n’est même pas acquis, ou rester sur les valeurs fondamentales de la République, et aller malgré tout chercher les électeurs, où qu’ils se trouvent ?
Le résultat du premier tour de Brignoles où l'UMP est à ce point distancée par le FN démontre qu'aucune stratégie efficace n'a encore été trouvée contre l'extrême droite, sans même par