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Samia Ghali, Marseillaise alarmée

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Marseille, une élection à la loupedossier
Sénatrice PS, la très sécuritaire fille des quartiers Nord ferait bien appel à la troupe pour rétablir l’ordre et vise la mairie.
par Olivier Bertrand, Correspondant à Marseille
publié le 7 octobre 2013 à 18h06

Portrait paru dans Libération le 8 octobre.

Ce matin-là, Samia Ghali tient une «permanence logement» dans son bureau de la mairie des XV et XVIes arrondissements (quartiers Nord) de Marseille. Des habitants défilent, elle se tient droite tout au bord de son fauteuil. Elle ressemble à une juge des enfants, une assistante sociale. Derrière la question du logement, remontent les violences, le chômage de longue durée, les souffrances. «Les autres peuvent rester détachés, dit-elle. Moi je prends ça en pleine gueule tout le temps.» L'une de ses amies d'enfance la décrit «plus viscérale que cérébrale». Elle est intelligente aussi, maligne et instinctive. A Marseille, les travailleurs sociaux renvoient souvent vers les élus, qui ont longtemps distribué logements et emplois pour fidéliser l'électeur. Elle jure qu'elle ne le fait pas, les autres aussi. Ce clientélisme féodal rend le citoyen redevable de ce que l'élu lui octroie avec les deniers publics. A l'approche du scrutin, l'électeur essaie de miser sur le bon cheval, espérant des retombées ensuite.

Samia Ghali peut-elle gagner ? Les sondages la donnent dans les trois premiers à la primaire socialiste pour les municipales, qui se joue ce dimanche. Au départ, elle avait surtout besoin d'un bon score pour peser, s'assurer une bonne place aux sénatoriales, conserver son leadership sur les quartiers Nord. Elle est devenue brutalement médiatique l'an passé, en demandant le recours à l'armée face aux