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Libération

Après deux ans de cadeaux, les patrons souffrent toujours

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Pourtant conciliant, Hollande fait face à une fronde des entreprises qui s’estiment écrasées.
publié le 9 octobre 2013 à 21h46

L'exécutif se retrouve pris dans un drôle de jeu perdant-perdant. Alors que le gouvernement a construit un budget 2014 très favorable aux entreprises, voilà ces mêmes entreprises qui crient leur «souffrance» fiscale. Et adressent, mardi soir, lors d'une séance de défouloir collectif à Lyon, «un carton jaune» à François Hollande. Leur dernier motif d'exaspération : le projet d'une taxe sur l'excédent brut d'exploitation (EBE), finalement transformée en surtaxe sur le montant de l'impôt des sociétés.

Fièvre. «Les entreprises, les patrons souffrent parce que nous avons la plus faible rentabilité de toute l'Europe. Nous avons une pression fiscale qui n'a pas arrêté de s'aggraver depuis trente ans», a martelé hier encore le président du Medef, Pierre Gattaz. Le patron des patrons fait mine de ne pas savoir ce qu'il sait pourtant très bien. En 2014, la pression fiscale des entreprises devrait baisser d'environ 12 milliards d'euros par rapport à 2013 : dix milliards par le biais du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et deux autres via des baisses d'impôts. Le tout payé principalement par les ménages. Dans ce contexte, on peut comprendre que l'Elysée ait du mal à digérer cette nouvelle poussée de fièvre patronale. «Il y a un phénomène de posture évident, confie un proche de Hollande. Gattaz a besoin de rassurer sa base car il vient juste de prendre ses fonctions.» Un conseiller du chef de l'Eta