L'ancien patron de l'UIMM Denis Gautier-Sauvagnac s'est refusé mercredi à révéler au tribunal correctionnel de Paris les noms des organisations et personnalités qui ont reçu des enveloppes d'argent liquide de la puissante fédération de la métallurgie. La justice s'interroge sur la destination de quelque 16 millions d'euros retirés en liquide entre 2000 et 2007 des caisses de l'Entraide professionnelle des industries et des métaux (Epim), une structure de l'UIMM destinée à apporter «un appui moral et matériel» à ses adhérents subissant un conflit du travail.
«Je souhaiterais beaucoup alléger le fardeau qui pèse sur mes épaules en vous disant tout : les bénéficiaires et même les noms des personnes physiques», a expliqué à l'audience Denis Gautier-Sauvagnac, en réponse à un juge qui lui demandait pourquoi il persistait dans son mutisme. «Mais si je m'en suis abstenu jusque-là et si je continue à m'abstenir aujourd'hui, ce n'est pas par manque de respect pour le tribunal ni par arrogance, c'est pour ne pas impliquer dans cette affaire des organismes qui participent à notre vie sociale, avec le désordre qui en résulterait», a-t-il expliqué, droit à la barre dans un costume gris arborant la légion d'honneur.
«Je ne peux pas non plus impliquer des personnes physiques honorables alors que je ne peux pas prouver que je leur ai donné de l'argent et qui, de toute façon, nieraient en avoir eu. Je suis donc coincé, comme mes prédécesseurs à la tête de l'UIMM»