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Libération

Marine Le Pen, archétype du leader d’extrême droite

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publié le 9 octobre 2013 à 19h06

Comme l’avait fait son père avant elle, Marine Le Pen lance une campagne pour interdire qu’on lui accole le qualificatif d’extrême droite et, toujours comme son père, elle menace de poursuites judiciaires ceux qui ne se plieraient pas à ses exigences. Cette prétention n’a aucune chance d’aboutir, ni devant les juges (Jean-Marie Le Pen en a fait l’expérience) ni dans le débat politique. L’histoire du Front national s’inscrit si visiblement dans l’histoire de l’extrême droite française que cette tentative est totalement vaine. Son véritable objectif n’est d’ailleurs pas tant d’intimider ses adversaires que d’essayer une fois de plus de poser à l’éternelle victime d’une conjuration du monde politico-médiatique, recette classique, justement, de l’extrême droite.

S’il fallait cependant un argument supplémentaire pour se convaincre de la vraie nature du Front national, il suffirait d’observer attentivement Marine Le Pen elle-même. La présidente du Front national incarne en effet l’archétype même du leader d’extrême droite. Elle en possède toutes les caractéristiques, des talents nécessaires aux défauts apparents, en passant par les comportements les plus révélateurs.

Un leader d’extrême droite, a fortiori un leader de parti national-populiste comme l’est le Front national, ne peut s’imposer sans charisme. Bruno Mégret en a fait la démonstration négative : faute de cet ascendant mystérieux sur les foules, il n’a pas pu lutter à armes égales avec Jean-Marie Le Pen pour le contrôle de