Ils ne reconnaissent plus leur Fillon. Qu'est devenu le sage et tempéré père de famille nombreuse ? «Il y a une vraie lassitude. Assez de petites phrases !» proteste le sénateur Gérard Larcher, très proche de l'ancien Premier ministre. S'il reste fidèle à son ami, y compris dans sa confrontation avec Sarkozy, ce dernier souhaite «se concentrer sur l'essentiel, c'est-à-dire sur les souffrances des Français». La question du candidat à la présidentielle sera tranchée en 2016, à l'occasion de la primaire désormais gravée dans le marbre des statuts de l'UMP.
Mais dans les rangs des parlementaires fillonistes, l'heure des premières défections a sonné cette semaine. Mardi à l'Assemblée nationale, le député UMP Dominique Dord a rappelé qui avait très ardemment soutenu Fillon et sa «ligne de vérité» dans son combat contre Jean-François Copé. Mais qu'on ne compte pas sur lui pour se laisser entraîner dans une guerre anti-Sarkozy. Entre 2007 et 2012, Dominique Dord était l'un des principaux animateurs d'un groupe de députés ultra-sarkozystes. Pas question pour lui de choisir maintenant : «Je veux rester loyal et fidèle à l'un et à l'autre. Notre famille politique a besoin d'homme de ce calibre et de cette expérience.» Le maire de Nice, Christian Estrosi, l'un des principaux lieutenants fillonistes, a été encore plus explicite : «Si François Fillon franchit une ligne, bien évidemment c'est au côté de Nicolas Sarkozy que je me trouverai.» A l'é