Une opération de purification sémantique. Son but : décoller du Front national le qualificatif, justifié, d’extrême droite, terme repoussoir pour une large majorité d’électeurs. Y compris à l’UMP. C’est la dernière croisade de Marine Le Pen, lancée pour décorneriser sa formation politique et tenter de la rapprocher, par un ravalement de façade mais sans changement de doctrine, du cercle des partis républicains - alors que dimanche, à Brignoles, dans le Var, le Front national pourrait obtenir un deuxième conseiller général.
Obsédée par l’objectif, vital, de dédiaboliser la perception du FN pour accéder un jour au pouvoir par les urnes, la présidente du parti frontiste est bien décidée à profiter du flottement idéologique qui secoue l’UMP, comme de la porosité électorale grandissante entre la droite et le FN. En s’attaquant à la façon dont on nomme le Front dans le débat public, c’est une nouvelle digue - lexicale - à laquelle Marine Le Pen s’attaque, alors que celle - républicaine - érigée au siècle dernier par la droite s’est déjà fissurée et apparaît de plus en plus branlante. Percevant un espace, l’animal politique s’engouffre.
En face, ou plutôt à côté, le président de l'UMP, Jean-François Copé, adepte de l'indifférenciation électorale entre le PS et le FN, contribue à brouiller le jeu démocratique en sonnant le glas du front républicain. Jeudi soir lors de son passage à Des paroles et des actes, sur France 2, l'amateur de pains au chocolat a jugé que le Front nati