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Interview

Jean-Vincent Placé «On ne sent aucun souffle dans la morosité ambiante»

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Jean-Vincent Placé, patron des sénateurs Europe Écologie-les Verts, réagit à la victoire du Front national à Brignoles.
publié le 13 octobre 2013 à 21h26

«Il y a une démobilisation massive de l’électorat de gauche. Des classes populaires comme des classes moyennes. La politique menée déçoit. Au niveau européen comme national, la politique budgétaire et fiscale d’austérité et de rigueur impacte les services publics, les politiques sociales, et évidemment celles écologiques, qui sont quasi inexistantes dans la politique gouvernementale. Et tout cela avec une forme d’expression technico-administrative-économique qui la rend totalement inaudible.

«Il y a une forte inquiétude sur les questions de sécurité, d’éducation, d’égalité des territoires, conjuguée à une absence de volontarisme sur les réformes institutionnelles et sociétales, qui ne coûtent rien et peuvent rassembler la gauche. On ne sent aucun souffle dans la morosité ambiante, pour répondre à l’inquiétude face à la mondialisation ou à l’Europe. Tout cela démobilise l’électorat de gauche. J’étais hier avec Pierre Laurent [PCF] et Emmanuel Maurel [PS], invité de Maintenant la gauche, le courant de la gauche du PS. Nous avons appelé à la mobilisation pour un changement de cap social et écologique. L’orientation actuelle est centriste, entre Raymond Barre et Mario Monti, et la gestion de la majorité se fait à la petite semaine. Aujourd’hui, l’essentiel du débat politique à gauche se fait autour de la question du front républicain, un sujet sur lequel je ne me pose même pas la question. Mais si la seule question est celle du second tour, il ne faut pas s’étonner d’avoir de mau