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Libération
Interview

«L’extrême droite propose de s’en prendre à son voisin»

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Nicolas Sansu, député communiste du Cher, réagit à la victoire du Front national à Brignoles.
publié le 13 octobre 2013 à 21h26

«L’électorat de gauche ne comprend pas que le gouvernement préfère perdre sa confiance plutôt que celle des marchés. Pour les Français, la vie est dure et ils jugent qu’on ne répond pas à leurs attentes. Et quand je dis "on", c’est tout le monde, car ils nous mettent tous dans le même sac. Tous sauf une personne, Marine Le Pen, et c’est bien le plus inquiétant. C’est dramatique même. Que ce soit le petit retraité qui paye des impôts pour la première fois - et il y en a beaucoup -, la personne qui ne trouve pas de boulot ou les classes moyennes qui ne sentent pas un nouvel élan, le gouvernement ne leur apporte pas de réponse. La droite avait cassé de nombreux ressorts du vivre ensemble, mais manifestement ils n’ont pas été rétablis.

«Et si, pour l’instant, le Front de gauche n’est malheureusement pas audible, c’est pour une raison simple : nous, nous proposons des efforts - s’attaquer à la finance et aux vrais assistés que sont les multinationales et les riches très fortunés -, alors que l’extrême droite propose de s’en prendre à son voisin. L’immigré ou celui qui est au RSA. C’est tellement plus simple mais surtout tellement plus vil !

«Depuis le retour de la gauche au pouvoir, rien n'a changé ! Les gens se disent que le gouvernement fait pareil que le précédent : les riches s'en sortent toujours et la finance, cet "adversaire sans visage" pointé par Hollande, est épargnée. La refiscalisation des heures sup sans revalorisation du Smic et des bas salaires a été dévasta