Au sein du Front de gauche (FG), le fossé municipal entre le Parti de gauche (PG) et le Parti communiste français (PCF) se creuse un peu plus chaque jour. A Clermont-Ferrand, hier, lors de son discours de clôture de la convention du PG consacrée aux élections municipales et aux européennes, le coprésident du parti, Jean-Luc Mélenchon a condamné à une exclusion «séance tenante» tout candidat du PG présent sur une liste PS dans les villes de plus de 20 000 habitants.
«Désastreux». A l'origine du courroux mélenchonien, le choix de la direction du PCF de faire alliance avec le PS dès le premier tour des municipales à Paris. Comme en 2001 et en 2008. Une décision appuyée jeudi par le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, alors que le verdict final reviendra aux militants, appelés aux urnes jeudi, vendredi et samedi. «Je déplore l'exemple désastreux qui sera donné si, à Paris, un des partenaires décide de quitter le Front de gauche», a lancé Mélenchon hier, ajoutant que «personne n'est obligé d'être membre du Front de gauche. C'est un choix libre. On vient si on est d'accord avec l'indépendance». Accusé de mettre en péril l'existence même du Front, Pierre Laurent a assuré jeudi que ce débat municipal «ne justifie en rien la remise en cause» du cartel ; André Chassaigne, patron PCF des députés FG, affirmant y tenir «comme à la prunelle de [ses] yeux».
Pas de quoi tempérer l'ire de Mélenchon, part