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Libération

FN: dédiaboliser, persévérer, espérer…

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publié le 14 octobre 2013 à 18h06

Il est bien possible que je me trompe lourdement. Il est tout à fait envisageable que j’aie tout à fait tort. N’empêche ! Je pense qu’il faut traiter normalement le FN de Marine Le Pen. Et ce malgré les sondages qui grimpent pour ce parti d’extrême droite, qui prospère au creux des aigreurs moisies d’un pays pourri dont, souvent, il ne fait pas bon être citoyen.

Vu le désastre électoral causé par trente ans de diabolisation, changer de registre peut difficilement aggraver les choses. Au moins, la liberté d’expression sera défendue jusqu’au bout.

Pourquoi refuser de voir le FN en mal absolu, que dévoileraient dans un jeu d’ombres illuminées les faisceaux de ce parti xénophobe et populiste ?

Pourquoi ? Mais parce que le Diable n’existe pas plus que le bon Dieu, parce que le Bien et le Mal sont des catégories morales à la religiosité faisandée et parce que pour penser l’Histoire en marche, il faut se débarrasser de ces béquilles d’une rigidité mortifère. Invoquer l’absolu, même pour combattre des théories totalement détestables, est absolument contre-productif.

Je ne vais pas vous dorer la pilule. Moi aussi, j'ai longtemps sacrifié à de telles facilités métaphysiques. J'étais fier de porter la petite main jaune de SOS Racisme. Je battais des mains lors des grands concerts en plein air. Je célébrais la France métissée, échevelée et cool d'un Yannick Noah aux pieds aussi nus que ceux de Gandhi. Avec Maxime Le Forestier, je fredonnais Né quelque part et avec Marc Lavoine,