Pendant toute la campagne, Marie-Arlette Carlotti était restée courtoise. La ministre chargée des Personnes handicapées pensait au rassemblement qu'il faudrait réussir pour le second tour de la primaire socialiste à Marseille. Mais avec 19,52% des suffrages, elle a vu Samia Ghali (25,25%) et Patrick Mennucci (20,65%) lui passer devant dimanche. Et s'est un peu lâchée en début de soirée. Elle accuse la sénatrice des quartiers Nord d'avoir fait fonctionner «à plein régime» le clientélisme avec des «dizaines de minibus» sillonnant la ville, «des échanges d'argent», des «intimidations», dans une organisation qualifiée de «paramilitaire». Cela a agacé nombre de ses camarades, dont le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, hier : «Qu'elle dise ce qu'elle sait et qu'elle le démontre, ou qu'elle se taise.»
Devant les bureaux des quartiers Nord, l'ambiance était tendue dimanche. Les proches de Ghali et du député Henri Jibrayel (3,71%) attendaient l'électeur. Des minibus faisaient en effet des rotations depuis les cités. Pour la haute autorité chargée de surveiller le bon déroulement du scrutin, rien de répréhensible au regard du droit électoral. Elle a juste prévu de rédiger une «recommandation», expliquait hier l'un de ses membres, afin que les électeurs acheminés votent seuls, «librement». Le succès de la primaire dans les quartiers populaires de Marseille dépasse assez largement cette histoire d'affrète