C'est une petite musique que les plus anciens redoutent. Brandie par François Hollande pour contrer à la fois la désaffection des électeurs de gauche et la montée du Front national, «l'obligation de résultats» sur le terrain économique et social rappelle aux socialistes de mauvais souvenirs. «Tout miser sur l'économie, les résultats, le bilan, on a déjà donné : avec Jospin en 2002. Et on sait tous comment ça s'est terminé», s'alarme un parlementaire. En l'occurrence, «ça» s'était terminé le 21 avril 2002 avec l'élimination de la gauche dès le premier tour de la présidentielle. «Avec des sondages qui mettent le Front national très haut, que Hollande fasse du Jospin c'est inquiétant», glisse un conseiller ministériel. Pouria Amirshahi conteste, lui, ce parallèle entre les deux politiques socialistes - «Hollande met tout sur la compression du budget, pas sur l'économie», nuance le député des Français de l'étranger - et continue de réclamer un «changement des choix structurants» du début du quinquennat. «Hollande n'est pas Jospin : il sait très bien qu'il ne sera pas réélu seulement si le chômage baisse», tempère le porte-parole des députés socialistes Thierry Mandon.
Sans dévier des objectifs hollandais, des voix s'élèvent depuis quelque temps au sein du gouvernement pour infléchir la ligne purement économique. «Il nous faut un discours complet. Chômage, pouvoir d'achat, croissance, très bien. Mais on a aussi besoin d'ent