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Arrêté de mauvaise conduite pour Valls

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L’expulsion d’une collégienne sans papiers en pleine sortie scolaire ravive les critiques de la majorité contre le ministre de l’Intérieur.
publié le 16 octobre 2013 à 21h36

«Pas nous, pas ça !» Cette fois-ci, les socialistes ne peuvent pas laisser passer. Les conditions d'arrestation d'une jeune sans-papiers - lors d'une sortie scolaire la semaine dernière dans le Doubs -, avant son expulsion vers le Kosovo, ont soudé hier une majorité en plein malaise : budget de rigueur, plans sociaux en cascade et ouvriers criant leur déception de la gauche, montée du FN. Il y a trois semaines, peu de socialistes avaient réagi, quand Manuel Valls avait mis en cause la volonté d'intégration des Roms. Popularité du ministre de l'Intérieur oblige. Mais avec Léonarda, Rom de 15 ans, francophone et scolarisée depuis près de cinq ans (lire ci-contre) - que des forces de l'ordre sont venues chercher sur un parking de collège -, ce sont les fantômes du sarkozysme que les socialistes ont vu passer dans leur propre maison. «La gauche ne peut pas envoyer les mêmes images que Nicolas Sarkozy. C'est ce qui nous fait suffoquer», confirme un ministre.

Après la publication du récit de l'arrestation par le Réseau Education sans frontières (RESF) lundi, le feu est parti mardi soir au Bureau national du PS. Où tous les courants internes se sont accordés pour dire leur indignation et réclamer des sanctions à l'égard du préfet du Doubs. Qui, en plus, se trouve être un ex-secrétaire général à l'immigration sous Sarkozy. Dans la soirée, le ministère de l'Intérieur défend sa «fermeté» et justifie étape par étape l'opération contre la famille Dibra