La gauche aimerait entendre son président de la République sur l'affaire Léonarda. Mais le président de la République ne parlera pas… Enfin, pas tout de suite. Ni aujourd'hui, jour où l'enquête administrative doit être rendue. Ni demain. A chaque embardée gouvernementale, la posture de principe de François Hollande est la même : «Ne réagir ni sous la pression ni au gré des émotions», confie un collaborateur. Mais, dans son entourage, on fait clairement comprendre que ce silence ne signifie pas désintérêt. François Hollande suit l'affaire avec beaucoup d'attention, surtout depuis qu'hier, des milliers de lycéens sont descendus dans la rue (lire page 4). Voilà le genre de symptôme dont se méfie le chef de l'Etat, qui a toujours défendu l'idée que la «protestation ne vient jamais de là où on l'attend».
«Valeurs». Si on n'entend pas Hollande, c'est aussi parce que le Président a choisi de laisser son Premier ministre circonscrire l'incendie. Jean-Marc Ayrault a rappelé hier sa ligne, en marge d'un déplacement dans le Val-de-Marne centré sur la pauvreté : «Nous sommes dans un Etat de droit, il y a des règles et, en même temps, nous sommes dans une république, il y a des valeurs.» Le Premier ministre attend les résultats de l'enquête administrative et assure que le gouvernement prendra ses «responsabilités». Mais hier, à Matignon, on se refusait à préciser qui de Ayrault ou de Valls présenterait les