Il est des jours où elle doit bien se marrer, la fille Le Pen. Ce début d'octobre lui en a donné l'abondante occasion, achevée dimanche dernier en apothéose. La Une de l'Observateur venait de lui promettre 24% de suffrages au scrutin européen de mai 2014, point d'appui solide assez pour la faire proclamer son Front «premier parti de France». Brrrr…, firent de conserve les commentateurs. Et, tandis qu'elle avait la bouche ouverte, elle menaça bruyamment de poursuite en basoche quiconque aurait l'audace (quelle audace !) de qualifier d'«extrême droite» la politique de sa boutique.
Bingo ! Ce fut dans le Landernau une grande et unanime clameur d’offuscation, suivie d’un concours de postures assez croquignolet. De tous les beaux esprits qu’avait heurtés en son temps la pétition d’interdiction du front lepéniste, pas un qui ne protestât un républicanisme à bon marché en reprenant ce qualificatif d’«extrême droite» en rêvant tout haut une promotionnelle procédure en justice (sur Twitter, l’affaire donna lieu à force «T’as vu ce que je lui ai mis, à la Marine !»). Ainsi la dame mobilisa-t-elle pour son plus grand profit la volaille qui fait l’opinion, engluée dans l’absurde débat. Comme, simultanément, tous ceux-là qui s’y laissèrent prendre sont les mêmes qui, depuis deux années, nous ressassent que, sous la fille, le FN (un peu facho, un peu nazillon ou carrément naze, mais toujours furieusement de droite, évidemment) serait plus présentable que sous le