La rupture est consommée. Sous l’œil ravi du Front national, deux candidats de l’UMP s’affronteront à Cannes à l’élection municipale : David Lisnard, soutenu par François Fillon, contre Philippe Tabarot, soutenu par Jean-François Copé. Le combat s’annonce haut en couleurs et inquiète certains dirigeants de l’UMP. Car il ne s’agit pas seulement d’une banale histoire de rivalités locales. A Cannes, c’est la droite tout entière qui démontre son incapacité à se mettre en ordre.
Mardi soir, au terme d’une séance interminable et particulièrement tendue, la commission nationale chargée des investitures UMP aux municipales (CNI), composée à parité de copéistes et de fillonistes, a interrompu ses travaux sans rien décider. Les deux candidats à la mairie de Cannes restent libres de se présenter sous l’étiquette UMP. Mais aucun ne pourra se prévaloir d’une investiture officielle.
Deux jours après cette séance, plusieurs membres de la CNI étaient, hier, encore sous le choc. Sidérés par ce dont ils ont été témoins. «Je n'ai jamais vu ça : un tel niveau de tension, un malaise aussi grand…» confie cet ancien du RPR, soutien de Fillon qui a pourtant connu les riches heures des guerres passées : Chirac-Balladur puis Sarkozy-Villepin. «Je suis écœurée, on met la poussière sous le tapis. Tout cela est très malsain. On touche aux limites du système. En sortant de là, franchement, je me demande ce que je fais dans ce parti», renchérit l'une de ses jeunes collègues.
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