Corbeil-Essonnes, commune de 42 000 habitants en banlieue sud de l'Ile-de-France, fait de nouveau parler d'elle pour les dons d'argent de Serge Dassault, qui en a été le maire de 1995 à 2008 (1). Jusqu'en juin 2008, quand le Conseil d'Etat a annulé les élections municipales et l'a rendu inéligible, considérant que «l'existence de dons en argent à visée électorale [était] suffisamment établie». La haute juridiction administrative avait reconnu en effet que «le caractère multiforme des pratiques attestées par les témoignages, la diversité des situations où les dons se sont produits et la variété des populations concernées conduisent à la conclusion que le système de dons en argent est large et sans doute bien ancré, et qu'il a connu une vigueur particulière dans la période précédant les élections».
Les élections suivantes de 2009 et 2010 ont été remportées par le successeur du milliardaire à la mairie de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter. Les événements récents semblent malheureusement indiquer que l'arrivée à la tête de la municipalité de ce proche de Serge Dassault, administrateur de la Socpresse et du Figaro, n'a pas mis fin aux pratiques de l'ancien maire.
Ces derniers mois ont en effet été marqués par plusieurs faits divers ou incidents : tracts anonymes, injures et menaces durant un conseil municipal ; vidéo où Serge Dassault reconnaît avoir versé 1,7 million d’euros lors de la municipale de 2010 ; annonce par la sous-direction de la