Pour le Président et sa majorité, la séquence est dévastatrice. L’affaire Léonarda, attisée par une frange du bureau national du PS, amplifiée par les querelles gouvernementales et agitée dans la rue par les lycéens, a mis au jour les divisions profondes qui traversent la gauche sur la question de l’immigration. Car, plus que l’histoire de la jeune Kosovare et de sa famille - au dossier administratif accablant -, et plus que la guerre froide entre Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, c’est l’impensé socialiste devant un sujet de société majeur qui frappe aujourd’hui. Un vide illustré par la déclaration de François Hollande s’essayant à une nouvelle synthèse entre les humanistes et les chantres de la fermeté sur le seul cas de Léonarda et sans esquisser une politique migratoire. Certes, le chef de l’Etat a sanctuarisé l’école. Il a également conforté la ligne de son ministre de l’Intérieur. Mais l’application de la loi de la République, même avec humanité et cœur, ne peut suffire. Faute d’avoir élaboré une véritable réflexion, malgré dix ans d’opposition, la gauche de gouvernement restée enfermée dans le débat caricatural régularisation-expulsion. Ainsi, la question de la régularisation des enfants scolarisés et de leurs familles sans papiers reste entière, comme celle du statut de résident ou de l’accès à la nationalité des jeunes arrivés tôt en France. L’intégration, indispensable corollaire d’une ligne de fermeté, est absente jusque dans les propos, samedi, du chef de l’Etat
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