Tourner la page Léonarda. Et vite passer aux «vrais sujets». Comprendre : le redressement économique et social du pays. Depuis l'intervention télévisée de samedi matin de François Hollande, la consigne est relayée à tous les niveaux de l'exécutif.«C'est un mauvais moment, mais la roue va tourner. Tout va tellement vite», veut croire un collaborateur du chef de l'Etat. Mais, derrière ces éléments de langage rassurants, flotte depuis plusieurs semaines à l'Elysée une étrange ambiance, sur fond de record d'impopularité. Ce n'est pas franchement une déprime ni tout à fait du découragement, même si cela peut y ressembler. Ce serait plutôt une forme de résignation aquaboniste, que l'on peut résumer de la façon suivante : puisqu'on ne va pas changer le Président, il va bien falloir s'habituer à gérer ces faux pas de communication. «Derrière, c'est toute la méthode de Hollande qui est en cause, résume un ministre qui connaît très bien son homme. Pour lui, la politique et la communication, c'est la même chose, et il considère que c'est lui qui doit le faire tout seul.» Un fidèle abonde : «Il a une conception un peu artisanale de sa communication, très solitaire. Finalement, c'est un mec à l'ancienne» - sous-entendu assez peu adapté au rythme imposé par les chaînes d'information continue. L'entourage proche de François Hollande a mis plus d'un an à s'y résoudre et l'épisode Léonarda n'a fait que renforcer cette conviction.
analyse
Léonarda : l’Elysée sous le signe du perso
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Léonarda : la gauche et les expulsionsdossier
par Grégoire Biseau
publié le 22 octobre 2013 à 21h36
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