L'ombre de la sarkozie plane sur l'affaire Tapie. Si Stéphane Richard, l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, est le seul membre du premier cercle mis en examen à ce jour, l'enquête judiciaire repose sur un fil rouge : l'intervention du pouvoir politique en faveur d'un homme proche du pouvoir, qui aurait, selon les juges, bénéficié d'un «simulacre d'arbitrage» qui a coûté 405 millions d'euros à l'Etat.
Plusieurs éléments du dossier ont permis d'étayer ce soupçon. «Les affaires Tapie sont remontées en direction de la médiation puis de l'arbitrage chaque fois que M. Sarkozy en a eu le pouvoir, soit en sa qualité de ministre des Finances, soit en sa qualité de président de la République», a déclaré sur procès-verbal Patrick Peugeot, ex-administrateur du CDR, l'organisme qui a récupéré le litige entre Tapie et l'ex-Crédit lyonnais.
«Ton ami». Il y a d'abord la proximité de Tapie avec Sarkozy et Claude Guéant, ex-bras droit à Bercy, puis à l'Elysée. Cette lettre, signée «ton ami», envoyée par l'ancien chef de l'Etat à l'homme d'affaires après le décès de son père. La décision du ministre Sarkozy de lancer une médiation en 2004, lorsqu'il était à Bercy. Les courriers envoyés par Tapie à Guéant, avant, pendant et après l'arbitrage. Et, enfin, les très nombreux rendez-vous de l'homme d'affaires avec Sarkozy et Guéant à l'Elysée, souvent à des moments clés de la procédure. Avec, en point d'orgue, cette ré