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Libération

En avant vers la vallsification des esprits

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publié le 24 octobre 2013 à 18h06

S'il nous prenait, à l'instar du cinéaste Arnaud Desplechin (voir Libération du 21 octobre), de réactualiser la désuète expression de «lepénisation des esprits», c'est celle de «vallsification», plus à même de dire une barbarie mieux policée, que nous retiendrions. Pour la «lepénisation», elle est depuis longtemps achevée, si tant est qu'elle participe d'une dynamique plutôt que d'un éternel et mortifère ressassement que les crises ponctuellement ravivent, soubresaut fébrile et seulement susceptible de rajouter de la crise à la crise.

«Vallsification» serait le nom de son détour résigné par «la gauche», sorte de Bad-Godesberg du socialisme français - du nom du fameux congrès du parti social-démocrate allemand de 1959 : de même que son homologue y rompit alors avec le marxisme pour adopter l'économie de marché, le Parti socialiste (que le même Manuel Valls se proposait voici quelques années de débaptiser) se résoudrait enfin, après de longues années de tergiversation, à rompre avec les droits de l'homme en leur intangibilité. Et à théoriser que la France n'a vocation à accueillir ni, selon la formule consacrée, «toute la misère du monde», ni plus de cinq cents réfugiés syriens sur le sort desquels sa diplomatie n'est pourtant pas avare en pleurnicheries, ni non plus 17 000 Roms qui n'auraient pas «vocati