On attendait un théâtre d'opérations musclées, on découvre une drôle de guerre. De la cathédrale aux maisons de quartier, du centre-ville aux barres de logements sociaux de Wilson, les Rémois ne font pas même mine de se préoccuper de la municipale. «Je n'ai pas fait renouveler ma carte électorale», confie un électricien en mal de contrat d'intérim sur le ton de celui qui n'en a aucune intention. «Des élections en mars ? Ah bon ?» rigole un octogénaire canne au poignet. Un désintérêt qui tranche avec l'enjeu : Reims est en bonne place dans la liste des villes de plus de 100 000 habitants que l'UMP peut ravir au PS. Dans les appareils, tous le pressentent : si l'abstention s'invite en masse, le verdict des urnes sera fatal aux camps désunis comme aux porteurs d'alliances bancales.
Défaite. A sa permanence électorale de la place Royale, Arnaud Robinet, le député rémois, investi par l'UMP pour affronter Adeline Hazan, la maire PS sortante, doit composer avec une autre présence. Catherine Vautrin, deuxième place sur la liste, a finalement ajourné ses obligations de vice-présidente de l'Assemblée nationale, pour assurer un numéro de duettistes aux allures de marquage à la culotte. «Ils ne manquent déjà pas une occasion de se critiquer. Ils ne tiendront pas jusqu'à mars», persifle-t-on chez les socialistes. Entre ces deux-là, l'entente cordiale tient de la nécessité. Le duel à couteaux tirés que s'était livré à la muni