C'est un rebondissement majeur dans l'affaire Tapie. On connaissait l'enquête sur l'arbitrage en faveur de l'homme d'affaires dans le litige Adidas, qui a coûté 405 millions d'euros à l'Etat. Selon nos informations, le dossier judiciaire montre que Bernard Tapie a, ensuite, bénéficié d'une ristourne de 54 à 83 millions d'euros sur les impôts à payer sur l'argent de l'arbitrage. Elle lui a été accordée en avril 2009 par le ministre du Budget de l'époque, Eric Woerth, contre l'avis de l'administration fiscale. Le dossier fiscal de Tapie, auquel Libération a eu accès, apporte des éléments prouvant ce cadeau, évoqué en juin par Mediapart. Le fisc avait élaboré deux scénarios pour Tapie : l'un à 94 millions d'euros, l'autre à 65 millions. Après intervention d'Eric Woerth, Tapie n'a réglé que 11,2 millions. Soit une économie de 54 à 83 millions d'euros, financée par l'Etat. Plongée dans les coulisses d'une affaire hors normes, où l'on retrouve plusieurs proches de Nicolas Sarkozy.
Juillet 2008
Le lobbying de Tapie
Tout commence le 7 juillet 2008, avec la sentence des arbitres. Bernard Tapie va toucher 45 millions d’euros de préjudice moral, net d’impôts. Tandis que l’indemnité principale (240 millions plus 105 millions d’intérêts, soit 345 millions) sera versée à l’une de ses sociétés en faillite, GBT. Tapie n’en touchera que le solde, une fois la liquidation bouclée.
L’homme d’affaires est pressé. Il fait le forcing pour savoir au plus vite combien