Menu
Libération
Analyse

Ecotaxe en Bretagne : l’exécutif dans le pétrin

Article réservé aux abonnés
publié le 25 octobre 2013 à 21h06

Ils ont chacun reçu la même alerte par SMS : «Ce sera ton CPE.» Les lycéens mobilisés contre l'expulsion de Léonarda ? Non. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont été prévenus par les élus PS de Bretagne : le mouvement de protestation contre l'écotaxe poids lourds, qui secoue une région touchée par la crise de l'agroalimentaire, comporte tous les ingrédients pour se transformer en un «bourbier» du niveau de celui qu'à connu la droite en 2005… «C'est devenu un symbole qui fédère la colère. On n'est plus dans le rationnel», regrette la députée PS Chantal Guittet (Finistère). Ce week-end, les opposants à cette taxe ont prévu un nouveau pique-nique sous le portique de l'écotaxe à Pont-de-Buis, entre Brest et Quimper. Le dernier encore debout dans le Finistère - les deux autres ont été sciés - et qui est gardé par les CRS.

Votée sous la droite - avec le soutien des députés PS - cette taxe doit s'appliquer à partir du 1er janvier aux camions de plus de 3,5 tonnes. A chaque passage sous un portique, le véhicule équipé d'un GPS est repéré et paie, en moyenne, 13 centimes par kilomètre. Recette attendue par l'Etat : 1,15 milliard d'euros par an. Son but : financer les infrastructures de transports, en particulier le ferroviaire et le fluvial. Au nom de son caractère «péninsulaire», la Bretagne a déjà obtenu un abattement de 50% et une exemption pour les producteurs de lait. Pas suffisant selon ceux d'autres denrées, sur qui les transporteurs répercuten