Peu de gens le savent, mais le président de la République souffre depuis longtemps d'affablite aiguë, une maladie rare découverte au Canada par le professeur Fellows. L'affablite (de «affable») entraîne chez le malade une dégénérescence du pouvoir de décision : «effrayé à l'idée de déplaire, le sujet hésite, oscille, balbutie et agit sans jamais trancher». Ce trouble lié à une lésion du cortex orbito-frontal frappe très tôt le jeune François.
Traumatisé par un père d’extrême droite, qui en 1968 oblige toute la famille à quitter Rouen pour déménager à Paris, l’enfant (qui doit abandonner ses jouets et tous ses copains) jure au cerisier du jardin de ne jamais heurter personne. Pour le petit provincial, l’arrivée à Paris provoque un choc : avec ses lunettes de vue et son sourire d’ange, il devient vite la risée des cours de récré. D’accord avec tout le monde, incapable de choisir une bande, on le surnomme «Danessa», célèbre crème dessert des années 60. François tergiverse en permanence : sport ou étude, vélo ou patin, fille ou garçon… Danessa ou Dalida ? Ses premières amours sont compliquées, il ne sait pas dire non. François multiplie les volte-face.
En 1976, alors qu'il réussit à se faire réformer du service militaire, il change d'avis, fait annuler la décision et décroche le grade de lieutenant de réserve (de réserve… il n'est pas certain de vouloir être lieutenant à part entière). Inquiète, sa mère, Nicole, assistante sociale, le pousse à faire un métier où il n'y a