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Les gros sabots de Mennucci

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Marseille, une élection à la loupedossier
Marseille. En voulant taxer de xénophobie un sénateur UMP, le candidat PS a renvoyé à ses origines Samia Ghali, son ex-rivale de la primaire.
Patrick Mennucci à Marseille le 14 octobre. (Photo Bertrand Langlois. AFP)
publié le 25 octobre 2013 à 21h06

Patrick Mennucci avait hésité à sécher la séance plénière prévue vendredi matin à la communauté urbaine de Marseille. Pour partir un peu plus tôt en vacances et se reposer de la primaire. Il aurait mieux fait. Alors qu'il passait devant les rangs de l'UMP, le député du centre-ville, hâbleur, demande à la droite si elle veut applaudir le candidat élu dimanche dernier pour représenter le PS à la municipale de mars, c'est-à-dire lui-même. Bruno Gilles, sénateur et maire UMP des IVe et Ve arrondissements (qui forment un secteur clé pour la victoire), rétorque qu'ils vont plutôt crier «Samia, Samia», comme les députés UMP mercredi, à l'Assemblée. Mennucci hésite alors, puis se retourne avant de s'asseoir et lancer : «C'est bien la première fois que tu serais gentil avec une Arabe». Tollé immédiat sur les bancs de la droite, qui l'accuse de racisme, lui demande de s'excuser. Le député prétend dans un premier temps au micro qu'il a juste dit «ce serait bien la première fois que tu serais gentil avec Samia». Mais le brouhaha redouble, il y a une suspension de séance et la droite en profite pour lever le camp.

Mennucci, qui a mesuré la portée de l'incident, reprend alors le micro et répète cette fois fidèlement la phrase qui a été prononcée. Selon lui, elle n'était pas raciste, pointait au contraire la «xénophobie» de son interlocuteur (Bruno Gilles a du coup décidé de déposer une plainte pour diffamation et injure publique). L