C'était il y a quelques jours, en réunion à Matignon : «Sur un camembert breton à 2 euros, on a fait les comptes, ça ne fait qu'un centime de plus donc ça va», lance Christophe Chantepy, directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault, en défense de l'écotaxe. Confondre la Normandie avec la Bretagne : pour les élus du cru, l'anecdote illustre l'incompréhension de Paris.
Depuis des mois, les parlementaires socialistes bretons - en particulier du Finistère - alertent leurs camarades ministres et leurs services sur les ferments d'une crise politique à l'extrême ouest du territoire. «Ils ne sont pas totalement conscients de la force que peut avoir l'unité bretonne. Maintenant, ils savent», regrette Patricia Adam, députée de Brest. Ses collègues du centre et du nord Finistère ont commencé à envoyer des signaux au printemps, lorsque la crise porcine a fait couler les premiers abattoirs. Leur but : inciter Hollande à initier un bras de fer européen sur la question des travailleurs détachés (lire ci-contre). Et ne pas laisser le FN faire son beurre sur le dumping social… «Les ministres ont senti le malaise, explique Gwenegan Bui, député de Morlaix. Ils ont mené la bataille à Bruxelles, mais en coulisses.» La sortie publique du chef de l'Etat sur les travailleurs détachés n'a pas suffi à peser dans les négociations européennes.
«Technos». «Depuis cet été, le climat n'est pas bon, dit Bui. En septe