Entendez-vous dans nos campagnes, monsieur le Président… Ce sont les bruits de la colère bretonne, contre l’écotaxe, les licenciements à la pelle. Mais aussi contre Paris, Bruxelles et l’Europe. Le vacarme est d’autant plus assourdissant que sur cette terre agricole et maritime, le Parti socialiste obtint parmi ses meilleurs scores à la présidentielle et aux législatives de 2012. Si la révolte de la Bretagne atteste du rejet grandissant de la politique gouvernementale, Francois Hollande aurait tort de croire qu’il ne s’agit que d’un mouvement d’humeur belliqueuse d’une foule paysanne agitée par la droite. La Bretagne est aujourd’hui le symbole, le symptôme de la France en colère. Elle illustre ce rapport confidentiel du 27 septembre (révélé par le Nouvel Observateur) dans lequel les préfets, témoins privilégiés des réalités locales, décrivent un pays accablé par la fiscalité, où grandit le sentiment d’abandon de la ruralité par rapport aux grandes métropoles. Une France où le discrédit des partis politiques traditionnels ne cesse de croître et où les élus locaux eux-mêmes prédisent des triomphes électoraux à l’extrême droite. Si, selon les notes des préfets, Jean-Francois Copé et ses amis de l’UMP n’ont rien à gagner dans cette situation délétère, François Hollande ne peut pas faire la sourde oreille à la colère des campagnes, de Bretagne et d’ailleurs. Car, pour la gauche entière, la sanction électorale promet d’être rude. Après la cacophonie sur la pause fiscale de la fin
Dans la même rubrique