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analyse

Marine Le Pen en a fait un poil trop

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La numéro 1 du FN a déclenché l’indignation à gauche comme à droite en faisant part de son «étonnement» à la vue des otages avec barbes et chèches. Son rétropédalage n’a pas convaincu.
Marc Féret, Pierre Legrand and Daniel Larribe à leur arrivée à Villacoublay, le 30 octobre 2013. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 31 octobre 2013 à 21h26

Dérapage ? Délire parano antimusulman ? Ou sombre tactique ? Après ses propos sur le look «étonnant» des anciens otages d'Airlit en barbe et chèche, à leur arrivée sur le sol français, Marine Le Pen a eu beau plaider la «maladresse» et tenter plusieurs rétropédalages, rien n'y a fait. Vu l'ampleur des réactions indignées, notamment sur Twitter, la patronne du Front national n'a pas réussi à éteindre la polémique qu'elle avait allumée. Entre référence implicite à la série Homeland et clin d'œil appuyé à la mouvance conspirationniste.

Qu’a-t-elle dit exactement ?

Hier matin, quand Europe 1 lui demande si elle a été «touchée» par l'accueil à l'aéroport militaire des quatre hommes détenus pendant trois ans, voici ce que Marine Le Pen répond : «Ces images m'ont laissée dubitative.» Elle ajoute : «J'ai trouvé ces images étonnantes, cette extrême réserve étonnante, leur habillement étonnant. J'ai ressenti un malaise et je pense que je n'ai pas été la seule.» «C'est ce qu'ont ressenti beaucoup de Français», croit-elle savoir. Pressée de s'expliquer, la numéro 1 du parti d'extrême droite répond : «On avait l'impression d'avoir des images d'hommes qui étaient très réservés, c'est le moins qu'on puisse dire, les deux qui portaient la barbe taillée d'une manière assez étonnante, l'habillement était étrange.» Son intervieweur lui fait remarquer qu'ils arrivent après trois ans de c