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Interview

EE-LV : «On n’a pas le poids suffisant pour peser»

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Congrès . Pour l’eurodéputé Jean-Paul Besset, le parti est inaudible car obsédé par son fonctionnement interne.
publié le 1er novembre 2013 à 21h36
(mis à jour le 3 novembre 2013 à 16h59)

Jean-Paul Besset, eurodéputé Europe-Ecologie-les Verts proche de Nicolas Hulot,analyse les difficultés de son mouvement à un mois du Congrès d’EE-LV où la motion prônant une sortie à terme du gouvernement est en dynamique.

La suspension de l’écotaxe n’est-elle pas le signe que «l’écologie, ça commence à bien faire» ?

On a fait le choix risqué, mais j’espère conscient, d’un partenariat avec les socialistes qui ne partagent pas notre vision écologiste de la crise et de l’avenir. Il ne faut pas s’étonner que cela s’avère difficile, surtout lorsqu’on sort exsangue d’une présidentielle, après la campagne farfelue que nous avons menée. Le problème n’est pas la ligne de Hollande. La social-démocratie, c’est la recherche d’un compromis pour avancer. Mais pour aller où ? Le gouvernement ne partage pas le même horizon que nous. Donc, sur des mesures transitoires de type taxe poids lourds, il recule, parce que la situation s’est dégradée en Bretagne et que, sur le fond, il y a une incapacité à donner une cohérence à une fiscalité écologique qui se substituerait à celle pesant sur le travail.

Affaibli, le pouvoir socialiste manque-t-il d’audace ?

La question n’est pas de dire : les socialistes renoncent à tout. Ils ne renoncent à rien, ils sont eux-mêmes. Le problème, c’est pourquoi nous, les écologistes, sommes incapables de mobiliser et de faire de la pédagogie autour de cette mesure. Nous n’avons rien fait pour défendre l’écotaxe.

Par crainte de se voir à nouveau coller l’étiquette de parti des impôts ?

Où est le grand plan fiscal d’Europe-Ecologie ? C’est trop facile d’accuser les autres de ne pas aller jusqu’au bout, alors que l’on s’est nous-même cornerisés, tiré des balles dans les pieds. Et qu’on n’agi