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Hollande s’en va-t-en-guerres

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14-18, le centenaire d'une guerre mondialedossier
Quoi de plus fédérateur que la mémoire collective ? Le Président ne le met pas en avant, mais il est féru d’histoire. Dédaignant les mauvais sondages, il prépare dans le détail les commémorations du centenaire de la Grande Guerre et les 70 ans du Débarquement.
publié le 1er novembre 2013 à 18h06

Vendredi 4 octobre, 20 heures, dans la salle à manger de l’avion présidentiel, on n’arrête plus François Hollande. Le chef de l’Etat vient de quitter la Corse, où il a bouclé une longue journée de commémorations historiques. Premier président à être sur place pour l’anniversaire de la libération de l’île de l’occupation nazie en octobre 1943, il a enquillé trois discours d’hommage. Dans un geste hautement symbolique, il a décoré lors d’une même cérémonie sept Goumiers, ces anciens combattants marocains des forces françaises d’alors, et quatre résistants locaux sans qui Bastia ne serait jamais tombé.

Intarissable et passionné

La Corse s'éloigne dans un coin de hublot et le Président discute, questionne, interroge. Face à lui, deux historiens, Jacques Vistel, président de la Fondation de la Résistance, et Jean-Pierre Azéma, qu'il a chargé de superviser le 70e anniversaire du 6 juin 1944. Pendant une heure et demie, on débat de la rivalité entre les généraux Giraud et de Gaulle et du rôle d'Alger minimisé par rapport à celui de Londres dans le processus de libération. «C'était comme à chaque fois qu'il se met à parler d'histoire : intarissable, passionné. Là, il n'a pas besoin de notes ni d'éléments de langage», rapporte un témoin amusé de la scène.

Hollande, féru d’histoire au point de dévorer les derniers ouvrages sortis avant ses collaborateurs, chargés de lui rédiger ses allocutions ? Le secret était bien gardé. Mais dans une semaine, à quelques jours des cérémonies du 11 Novembre,