Elus et militants communistes se déchirent sur leur stratégie pour les municipales à Lyon et Grenoble. Reconduire localement leur alliance avec des socialistes de plus en plus affaiblis nationalement ? Ou faire liste commune au sein du Front de gauche (FG) avec Jean-Luc Mélenchon pour mieux se démarquer d'un pouvoir en pleine déconfiture ? «On a fait du bon boulot», plaide Nicole Gay, adjointe (PCF) au maire socialiste de Lyon. Et pourtant, le 25 octobre, les militants communistes lyonnais se sont prononcés à 52,9% pour une liste FG, et à 47,1% seulement en faveur de l'union avec Gérard Collomb, le maire sortant. «Il est clair que la politique d'austérité menée depuis dix-huit mois par le gouvernement a pesé sur ce choix», a expliqué le PCF local.
Les communistes reprochent à Collomb, candidat à un troisième mandat, de ne pas avoir suffisamment mis «au cœur de la ville les préoccupations principales des citoyens, comme le pouvoir d'achat, le développement des services publics, la protection des plus fragiles…» Une position qui n'est pas unanime. Le lendemain du vote auquel ont participé environ 200 militants, 8 élus à la mairie de Lyon et à la communauté urbaine ont publié un communiqué dans lequel ils regrettent un résultat qui«sous-estime les réelles politiques publiques conduites à Lyon», et sonne comme un désaveu des élus PCF, «alors que leur bilan et les perspectives d'avancer encore étaient appréciés».